Les mauvaises conditions météo, les turbulences, les orages et les vents forts sont une des premières causes de la peur en avion. Les nombreuses perturbations météorologiques et la neige de ces derniers jours (dues entre autre au réchauffement climatique) nous donnent l’occasion d’analyser les risques réels que représentent les mauvaises conditions météo pour les avions de lignes.
Des avions décollent et atterrissent régulièrement malgré des conditions météo critiques, grâce aux performances et à l’évolution des technologies dans les domaines aériens et météorologiques.
Il est important de savoir qu’avant chaque départ, les pilotes reçoivent « un dossier météo » comprenant une carte sur laquelle figurent les zones de turbulences. Le plan de vol évolue en fonction des conditions météo (pour mieux comprendre, lire le récit de ce pilote de ligne qui explique le déroulement avant de prendre les commandes de l’avion).
Bien que la météo ne soit pas une science exacte, il est heureusement possible de déterminer dans quelle zone il y a un risque de rencontrer un des phénomènes pouvant provoquer des turbulences et bien sûr de le contourner.
Mauvaises conditions météo, vents forts et turbulences me font peur ? Ai-je raison ?
Pour les néophytes, vent fort est synonyme de turbulences, de trous d’air…expression imagée pour des phénomènes physiques parfois complexes.
Les trous d’air n’existent pas, tout comme il n’existe pas de trous dans l’eau. Bien qu’invisible, l’air est un fluide comme l’eau, mais n’est pas homogène.
En altitude, un avion rencontre des courants d’air ascendants et descendants qui peuvent entrainer des variations d’altitude. Le trou d’air relève uniquement d’une sensation physique.
Généralement, l’appareil descend de quelques mètres tout au plus. Dans la majorité des cas, cela se manifeste par des vibrations et des secousses dans la cabine et entraine une désagréable et nauséeuse sensation pour les passagers. Cette brève impression de chute peut être inquiétante, mais n’a aucune conséquence sur le vol.
Le vent est un facteur déterminant en aéronautique, c’est lui qui détermine la portance. Il peut vite devenir l’ennemi des avions et il est donc indispensable de maitriser toutes ses composantes.
La phase technique prend en compte de nombreux facteurs tels les limitations de l’appareil, les infrastructures au sol et les compétences des pilotes.
Une turbulence peut être causée par des vents forts, mais également par les vents à hautes altitudes (différence des masses d’air chaudes et froides).
Les turbulences en ciel clair sont plus difficiles à détecter à l’œil nu. Elles désignent les turbulences rencontrées en haute atmosphère qui produisent un cisaillement du vent très important. Il est souvent ardu de comprendre l’origine de cette perturbation et d’en prévoir la force ou la localisation exacte.
Si une zone de turbulences est inévitable, le pilote réduit la vitesse de l’avion afin de limiter les effets du vent. L’altitude de l’appareil peut également être modifiée.
Malgré tout, la plupart des turbulences sont anticipées par les services météo qui dispensent des prévisions assez précises aux pilotes qui ont alors la possibilité d’en éviter une grande partie.
Les turbulences même fortes, ne peuvent pas occasionner de crash, l’avion est construit pour affronter les pires perturbations. Les ailes d’un avion sont flexibles, l’amplitude d’oscillation peut atteindre 6 mètres sur les gros porteurs. Cette flexibilité est visible et même impressionnante lorsque l’on regarde par le hublot. Je vous conseille d’ailleurs d’occuper les places aux niveaux des ailes pour être près du centre de gravité et ainsi moins ressentir les turbulences.
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Les personnes qui ont peur en avion doivent être persuadées qu’un avion ne peut pas se rompre. Ces turbulences spectaculaires en cabine, sont inoffensives pour un avion qui a été conçu pour supporter toutes ces secousses.
Pour comprendre les effets des turbulences sur nos sensations, imaginez-vous au volant d’une voiture sur une route mal pavée. Plus vous roulez vite, plus vous êtes secoués. Le phénomène est identique pour un avion qui doit conserver sa vitesse et sa trajectoire dans un fluide en mouvement (l’air).
Enfin, pour vous rassurer, n’oubliez pas que l’on annule rarement un vol en raison de vents forts, car les turbulences ne sont pas une question de sécurité, mais plus une question de confort.
Les nuages et les orages sont-ils prévisibles ?
Le vol par temps orageux génère souvent des turbulences anxiogènes à bord des avions. C’est surtout en phase de décollage et d’atterrissage que les nuages peuvent créer des turbulences mais, en altitude de croisière, un avion de ligne vole la plupart du temps au-dessus de la zone orageuse.
Les cumulonimbus, nuages épais, gris et sombres, sont fréquemment précurseurs de phénomènes climatiques violents (orages, pluies, grêle, foudre, phénomènes givrants) et engendrent les plus fortes turbulences.
L’avantage de ce gros nuage est qu’il est visible à l’œil nu et qu’il est donc possible de jour de le contourner. Il apparait en rouge sur le radar météo du cockpit et est généralement prévisible sur les cartes météo à moins de 24 heures.
Cependant, les radars ne permettent pas toujours d’anticiper les cellules orageuses à moins de 200 km, ni d’anticiper les brusques variations de vent. C’est la raison pour laquelle, il arrive qu’un avion pénètre dans des zones difficiles qui n’ont pas pu être évitées.
D’autres appareils qui volent dans la même zone peuvent, par échange radio, donner des indications météo en cas d’orages par exemple.
La foudre peut-elle neutraliser un avion ?
La foudre est un phénomène impressionnant, mais ne présente pas de dangers réels pour les passagers. En effet, le fuselage métallique de l’avion est conducteur et fait office de cage de Faraday, la foudre passe sur la surface de l’avion sans pénétrer à l’intérieur, la décharge étant évacuée par l’arrière.
Les passagers peuvent entendre du bruit ou voir l’éclair par le hublot, mais la plupart du temps, ce phénomène passe inaperçu.
En cas d’impacts de la foudre sur la carlingue, les dégâts sont généralement mineurs, cependant l’avion et ses appareils électroniques sont entièrement vérifiés en escale.
Le givre et la neige sont-ils dangereux pour l’avion?
Le givre et la neige sont des phénomènes très importants pour la sécurité des vols. En effet, l’accumulation de neige ou de glace sur les ailes peut compromettre la portance, nuire à l’aérodynamisme et augmenter le poids de l’avion.
La protection des avions par des procédures de dégivrage permet ainsi d’éviter la formation de plaque de givre sur les ailes.
Pour les passagers cela entraine souvent du retard, car les appareils de dégivrage sur les aéroports sont peu nombreux et l’espacement et le séquençage entre chaque avion avant le décollage peut causer de longues files d’attente sur la piste.
Une annonce faite par le commandant de bord vous expliquera les conditions du dégivrage (bruits, températures, délais d’attente…).
Une fois dégivré, l’avion peut voler en toute sécurité.
La neige a habituellement mauvaise réputation et a des conséquences sur le transport aérien. Même si les avions peuvent décoller et atterrir en cas de neige, le déneigement des pistes d’aéroport peut entrainer des retards, voire des annulations.
Conséquences de conditions météo extrêmes
Les conditions météorologiques extrêmes (ouragan, tsunami…) sont considérées comme des circonstances extraordinaires.
Lorsque le décollage d’un vol est annulé pour cause météo, c’est probablement parce que les conditions sont telles qu’il est dangereux de voler. Si tel est le cas, les compagnies aériennes ne prennent aucun risque et reportent les vols jusqu’à la fin des intempéries.
Dans une moindre mesure, si la météo n’est pas favorable au moment de l’atterrissage (brouillard, orages…), un déroutement sur un autre aéroport de délestage peut être une solution alternative. Cette éventualité est toujours prise en compte lors de la préparation d’un vol, les terrains de dégagements et le supplément de carburant sont anticipés.
En cas de mauvaises conditions météorologiques (vent de travers…), il arrive qu’un avion fasse une remise de gaz qui est une procédure d’interruption d’atterrissage dans l’approche finale de la piste. Les pilotes réaliseront une deuxième tentative pour se poser si les conditions le permettent.
Cette manœuvre est parfois assez impressionnante pour les passagers, car l’avion se cabre au dernier moment et la puissance des moteurs est remise au maximum, entrainant un bruit qui peut être inquiétant. C’est une procédure que le personnel navigant maitrise parfaitement et qui ne présente pas de danger.
N’ayez plus peur en avion !
Si l’avion reste le moyen de transport le plus sûr du monde, les accidents existent et la météo fait néanmoins partie des facteurs de risque.
Les pilotes sont formés et régulièrement entrainés, en plus de leurs vols réguliers, sur des simulateurs de vols imitant des conditions de vols en urgence. Votre sécurité est leur priorité. Faites leur confiance et prenez l’avion en toute sérénité.
La prochaine fois que vous entendrez l’annonce « attachez vos ceintures » n’ayez plus peur. Rappelez-vous que les turbulences ne sont qu’une route pavée.
Si malgré ces explications sur les turbulences dues aux mauvaises conditions météo, vos craintes persistent, il se peut qu’un stage ou un coaching individuel vienne à bout de vos peurs. N’hésitez pas à contacter Zen Avion Coaching pour un entretien personnalisé gratuit.