Le récent accident du Boeing-737 de la compagnie China Eastern Airlines, qui s’est écrasé lundi 21 mars 2022 dans une région montagneuse située au sud-ouest de la Chine, soulève à nouveau la douloureuse question des catastrophes aériennes.
Les causes exactes d’un crash d’avion sont souvent difficiles à évaluer et font toujours l’objet d’analyse du BEA (Bureau d’Enquêtes et d’Analyses Français), organisme compétent en la matière.
Il est assez rare qu’un accident aérien soit dû à une cause unique. La plupart des incidents sont la conséquence d’une succession de faits et/ou de comportements qui conduisent à l’accident. Nous allons essayer de comprendre le mécanisme de survenue d’un accident et leur causalité.
1 – L’avion : le moyen de transport le plus sûr
Vous l’avez sans doute lu ou entendu, on ne cesse de répéter que l’avion est le moyen de transport le plus sûr.
En effet, bien que le nombre d’avions ne cesse d’augmenter, le nombre d’accidents par vol ne cesse de décroître, au point de porter aujourd’hui l’avion au rang de moyen de transport le plus sûr. La voiture reste le moyen de transport le plus meurtrier, avant la moto, le vélo, le car ou le train.
L’avion arrive en dernier, classement difficile à admettre pour les passagers souffrant d’aérophobie
Le transport aérien est, et reste, une activité très sûre et 2017 représente l’année la plus sécure depuis 1946 avec « seulement » 44 personnes mortes dans 10 accidents impliquant des avions de transport de passagers civils.
Alors, avec une catastrophe aérienne tous les 4 millions de vols et malgré des accidents spectaculaires fortement médiatisés, le voyage aérien n’a jamais été aussi sûr.
Notons que la notion de « catastrophe » évolue aussi en fonction de l’augmentation du trafic, de l’accroissement de la taille des avions et du nombre de passagers transportés.
Découvrez nos solutions pour ne plus avoir peur en avion : séances de coaching à distance et stages collectifs contre la peur en avion. La première séance vous est offerte et ne vous engage en rien ! Contactez-nous on peut vous aider…
2 – Les principales sources de crash d’avion
Les accidents récents sont très différents les uns des autres. Il n’existe pas de modèle répétitif, cependant on peut noter une causalité récurrente :
2.1 – L’erreur de pilotage
Malgré le développement du pilotage automatique, l’erreur de pilotage est responsable de plus de 60% des accidents d’avion.
Les types d’erreurs sont multiples et liées à des causes diverses. Elles peuvent venir directement du comportement du pilote (stress, manque de concentration, fatigue, maladie, malaise, incapacité…), de sa réaction inadaptée face à une situation inattendue, du manque de préparation ou de formation, d’erreurs de jugement, le non-respect des procédures ou de problèmes de communication (avec le copilote ou avec le contrôle aérien). Par exemple, plus d’une dizaine d’accidents sont directement liés à des différences de cultures ou de langues.
Après un arrêt prolongé (maladie, crise sanitaire récente…), le maintient des compétences est augmenté afin de garantir le savoir faire des équipages. Les pilotes s’entraînent régulièrement et intensément pour éviter d’éventuelles erreurs, notamment sur des simulateurs de vols.
2.2 – Les problèmes techniques
Les avions modernes sont des machines performantes dotées d’une technologie très complexe. L’apport de systèmes embarqués (pilotage automatique, radars, système de navigation….) ne suffit malheureusement pas à éviter les accidents d’avions. De nombreuses études travaillent sur l’amélioration du couplage homme/machine.
Les compagnies aériennes, les avionneurs et tous les secteurs de l’aéronautique mettent tout en œuvre pour augmenter la sécurité aérienne.
2.3 – La météo
Il est indéniable que les mauvaises conditions météorologiques font partie des facteurs de risques. Le brouillard au sol, les phénomènes orageux (vents violents, foudre, grêle…), le givre ou les turbulences peuvent être accidentogènes.
Ces dangers météorologiques sont bien réels pour l’aviation : ils représenteraient environ 13 % des causes d’accidents aériens.
Heureusement, tous les problèmes liés à la météo n’aboutissent pas obligatoirement à un accident : dans la plupart des cas, il s’agit d’incidents au moment du décollage ou de l’atterrissage, souvent liés au brouillard ou aux pistes verglacées.
Les bulletins météo précédant le vol, les radars, les plans de vol et la qualification des pilotes ne sont pas toujours suffisants et il arrive que, dans certaines conditions extrêmes, une concordance de plusieurs facteurs mettent l’appareil en péril.
La plupart du temps, l’incidence des mauvaises conditions météorologiques sur un vol est une observation banale et sans complication pour tout passager : quel voyageur du transport aérien n’a pas été confronté à des retards dus à des conditions météorologiques dégradées ou à des turbulences ? Turbulences qui, je vous le rappel, ne peuvent pas à elles seules causées le crash d’un avion.
2.4 – Les attentats
La troisième cause des accidents d’avion est tristement dû aux actions volontaires : suicide, sabotage, détournement, acte de piratage…
La géopolitique des actes de terrorisme n’a cessée d’évoluer et l’examen de renseignements indique que les groupes terroristes continuent de viser le transport aérien et cherchent de nouvelles méthodes pour perpétrer leurs attentats.
Les avions sont des cibles privilégiées en raison du nombre potentiel de victimes, du retentissement médiatique et parce qu’ils symbolisent l’avancement économique, technologique ou idéologique des sociétés dites « développées ».
Les actes de terrorismes sont très difficiles à anticiper et depuis les attentats de 2001 une réelle prise de conscience de la vulnérabilité des avions s’opère : la multiplication des contrôles en sont les conséquences visibles et techniques et les réglementations s’adaptent quasiment en temps réel à chaque nouveau risque terroriste.
Malgré le renforcement de la sureté aérienne, le transport aérien reste vulnérable face aux actes isolés.
2.5 – Les autres erreurs humaines
Dans le système complexe du milieu aéronautique, l’élément le moins fiable est souvent l’homme. À bord, pour parer à ce risque, les checks-list croisées et l’automatisation des tâches est grandissante.
Les facteurs humains tels que la contrainte psychologique, la pression temporelle, les ressources mentales sollicitées, la charge cognitive, la fatigue, agissent fortement dans les enchaînements qui peuvent déboucher sur un crash d’avion.
Cela peut concerner l’ensemble du personnel navigant mais également le personnel au sol (technicien, mécanicien), le contrôle aérien, les coordinateurs de vol, la hiérarchie …
Pour anticiper ces principales sources d’accident, l’aviation civile distingue la sécurité et la sûreté : la sécurité est la prévention des accidents aéronautiques dus à des défaillances matérielles ou humaines involontaires, tandis que la sûreté est la prévention des actes de malveillance volontaires dont le terrorisme.
3 – Le modèle de Reason ou modèle du gruyère Suisse
Nous l’avons vu, il est relativement rare qu’un crash d’avion soit dû à une cause unique. Le plus souvent, c’est une succession de petites choses qui semblent anodines, de dangers visibles ou invisibles qui, reliées entre elles, entraînent un accident.
Le modèle de Reason nous aide à comprendre pourquoi les accidents surviennent et permet de mettre en relief la complexité des relations de cause à effet.
J. Reason, Professeur de psychologie, a proposé un modèle simple pour illustrer la complexité de l’enchaînement des évènements pouvant amener à un accident : une série de plaques trouées.
Imaginons que chaque maillon de la chaîne de sécurité soit modélisé par une plaque et qu’un trou dans cette plaque représente une faille dans la sécurité : manque d’expérience, mauvaise pratique, connaissances insuffisantes, défaut d’entretien d’un avion, défaillances techniques, conditions météo défavorables, etc…
Si les plaques sont mises en perspective, il y a deux options :
- Il n’y a pas d’alignement des trous, signe que l’une des plaques au moins a joué son rôle de « sécurité » : aucun accident ne se produit.
- Il y a alignement des trous et malgré tous les éléments susceptibles d’empêcher l’accident, aucune sécurité n’a pu l’empêcher : il y a l’accident.
Pour Reason, les sources de défaillances sont de trois types :
- Défaillances techniques
- Erreurs humaines
- Défaillances d’organisation
Selon lui « l’erreur est inséparable de l’intelligence humaine ».
Le fait est que l’on constate que l’erreur humaine est impliquée dans une très grande majorité de catastrophes aériennes. Alors, ira-t-on jusqu’à faire piloter les avions par des machines, et non plus par des hommes ? Seriez-vous prêt à monter dans des avions sans pilote et hôtesse à bord ?…
La 1ère séance ZenAvion Coaching est gratuite et sans engagement ! Qu’attendez-vous pour nous contacter ?
3 – Crash d’avion… En conclusion ?
Même si le transport aérien mondial a subi de plein fouet les conséquences de la pandémie du Covid-19, il ne faut pas oublier que plus de 4 milliards de personnes volent chaque année soit l’équivalent de 127 passagers par seconde qui montent dans un avion.
Le transport aérien reste donc le mode de transport le moins dangereux avec en moyenne un accident pour moins de 7,4 millions de vols.
Malgré une amélioration constante de la sécurité aérienne, le risque zéro n’existe pas et reste un défi dans un ciel de plus en plus chargé, l’accident sera toujours dû au hasard et à la concomitance d’événements malheureux.
Si cette perspective vous empêche de voyager, vous pouvez faire appel à un coach de Zen Avion Coaching ou vous faire accompagner sur votre prochain vol.
Mais ne vous privez pas de ces merveilleux moments : voyagez, vivez, vibrez, découvrez, volez vers de nouveaux horizons !
Cet article vous a plu ? Partagez-le sur Pinterest :
L’approche systémique d’un accident en effet considère tout l’environnement de travail des opérateurs et cherche à comprendre pourquoi les défenses techniques, humaines et organisationnelles mises en place n’ont pas permis d’éviter l’accident : l’analyse des défaillances d’un système complexe selon le modèle du « fromage suisse » (ou des plaques trouées) de J. Reason permet d’illustrer cette gestion systémique des risques : https://www.officiel-prevention.com/dossier/formation/formation-continue-a-la-securite/la-securite-au-travail-dans-les-systemes-complexes
Merci Angélique pour ces précisions. En effet, nous savons que les accidents ne sont pas seulement des évènements aléatoires ou dû à un malheureux concours de circonstances. Le CRM (crew Ressoures Management) contribue à éviter ou minimiser ces accidents. La gestion des ressources en équipe est l’utilisation efficace de toutes les ressources pour minimiser les erreurs afin d’améliorer les performances mais surtout d’assurer la sécurité des aeronefs, des passagers et des équipages.